dimanche 24 avril 2016

Si le froid est rude, Olivier Benyahya

  • Il y a quelque temps à Bruxelles, au Pêle-Mêle de la Chaussée de Waterloo (ma préférence absolue pour acheter des livres), j'étais tombée là-dessus :


    Je ne connaissais pas l'auteur, j''avais été attirée par la couverture que je trouve belle et les quelques lignes parcourues m'avaient convaincue de l'acheter.

    Avec un humour teinté de désespoir, il est ici question du double deuil de Joseph, 31 ans, le narrateur : son père est en train de mourir à l'hôpital et Syd, la femme qu'il aime, l'a quitté. Dit de la sorte, ça semble très lourd, mais à aucun moment on ne tombe dans un débordement de pathos ou de plombant. Joseph tente de comprendre à quel moment leur amour a commencé à foirer, il essaie de l'oublier et bien sûr c'est loin d'être simple. Il décortique leur histoire et tente d'en entrevoir à nouveau les instants heureux. Il essaie également de coucher avec des filles dont le prénom se termine en A pour ne pas penser au présent et à la mort imminente de son père. Le coeur n'y est pas. Toutes les évocations des moments à l'hôpital entre le père et le fils sont terriblement émouvantes. 

    Ce court roman c'est l'attente d'une mort inévitable, comment faire avec la disparition de la figure paternelle et la perte de l'amour ? Grâce à un style plutôt rock n'roll, un faussement négligé très élégant Olivier Benyahya rend le récit très moderne. Son écriture concise, sans fioritures, souvent drôle est très poignante.
    J'ai beaucoup aimé. Cette première rencontre avec lui fut très prometteuse, depuis j'ai également lu les deux autres romans qu'il avait écrit avant celui-ci. Je vous parle bientôt.

    Si le froid est rude, Olivier Benyahya. Editions Acte Sud, 2014.

    96 p. Prix indicatif: 13,50 euros.

lundi 4 janvier 2016

Heureux les heureux de Yasmina Reza


Je n'avais jamais lu Yasmina Reza avant ce livre.
Auteure de théâtre reconnue, je n'ai jamais vu de mise en scène de ses pièces. Je vais peu au théâtre.
La dernière pièce que j'ai vu date d'il y a environ un an et sincèrement,  j'en garde le vague souvenir d'une pochade un peu lourde.

J'ai pris ce livre sans le feuilleter, le titre m'a plu, il m'a fait penser au verset de Matthieu "Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux... Heureux les affligés, car ils seront consolés..." j''y projetais une contradiction entre des personnages contemporains en quête de sens et la révélation d'un royaume vide. Mais j'étais un peu à côté du Schmilblick, l'auteure a mis en exergue un 'avertissement de Jorge Luis Borges, pour nous guider, «Heureux les aimés et les aimants et ceux qui peuvent se passer de l'amour. Heureux les heureux.»