dimanche 13 décembre 2015

J'aurais adoré être largué par Sagan



Merveilleuse Françoise Sagan

"C'est quand la mer se retire qu'on voit ceux qui ont un slip..." Dixit Warren Buffet cité l'autre soir par un ami qui était très triste. Il s'était fait largué quelques jours plus tôt ( je ne vois pas d'autre mot, recevoir au bout de deux ans un sms laconique comme une fin de non recevoir c'est se faire larguer... On va mettre ça sur le compte de la magie de Noël. ..).

jeudi 10 décembre 2015

Kathrine Switzer, le droit de courir.


Kathrine Switzer a été la première femme à courir le marathon de Boston comme participante enregistrée. C'était en 1967, cinq ans avant que les femmes ne soient officiellement autorisées à concourir. Jock Semple, un des organisateurs, tenta de la pousser pour la retirer de la course, il aurait crié « Tire-toi de ma course et donne-moi ces numéros ! » Mais le partenaire de course de Kathrine Switzer, Tom Miller, poussa Semple sur le côté, ce qui permit à Katrine de continuer et d'arriver au bout, même si ça n'a pas été pris en compte par les organisateurs.
La photo de cet incident est très célèbre.À la suite de sa course, la AAU interdit explicitement aux femmes de participer à toute compétition avec des coureurs masculins, sous peine de perdre le droit de concourir. Switzer, avec d'autres femmes coureuses, essaya de convaincre l'association d'athlétisme de Boston de permettre aux femmes de participer au marathon. C'est finalement en 1972 que les femmes eurent pour la première fois le droit de courir officiellement le marathon de Boston. Ça m'a fait bizarre de découvrir cette photo et son histoire parce-que c'était il n'y a pas si longtemps au fond.

mardi 8 décembre 2015

Americanah de Chimamanda Ngozi Adichie ou comment on devient noire


Ce roman est mon coup de coeur de l'année. Et oui, rien que ça.

©souadzart

Il ne pouvait que me plaire, il est génialement... Capillaire ! Comment ça ? Tresses, nattes, boucles, extensions, défrisage, tout y est, et surtout l'ambiance du salon de coiffure dans lequel se rend la narratrice. Les échanges qui s'y tiennent témoignent avec ironie de la société dans laquelle elle vit. La coiffure, un souci quotidien, témoin de l'appartenance à un groupe, est ici l'étalon-or qui marque le degré de conscience des différences, et rend difficile ou pas l'acceptation de sa propre identité. C'est un thème récurent dans ce livre : les cheveux comme élément d'appartenance sociale et de différenciation, entre les blancs et les noirs notamment. Cheveux frisés, crépus, lisses, bruns, blonds ou roux…. Ce n'est donc pas un hasard si le livre commence dans un salon de coiffure où Ifemelu passera plus de six heures à se faire natter les cheveux, et aura ainsi le temps d'évoquer sa vie.
Il est ici question de son parcours de jeune Nigériane trentenaire, conduite à émigrer à Philadelphie aux USA du fait de la situation instable de son pays.
Son amour d'enfance Oblinze a, quant à lui part en Angleterre.
Après une phase d'intégration à la société Américaine notamment par les livres et la tenue d'un blog destiné aux Africains vivant aux US, Ifemelu remet, au bout de quinze ans, profondément en cause sa situation.
Alors qu'elle a un grand succès avec son blog, elle arrête tout, quitte son petit-ami et décide de reprendre son identité Africaine en rentrant chez elle.
Retrouvera-t'elle ce et ceux qu'elle y avait laissé. Retrouvera-t'elle Oblinze revenu de son côté, comme nombre de ses congénères faire fortune au Nigeria ?

Le roman brillamment construit autour d'une série de flashbacks évoquant la jeunesse d'Ifemelu au Nigeria, son amour pour Obinze et ses années américaines, s'attache également, en  parallèle, au parcours d'Obinze en Angleterre.
Cela aurait pu être l'histoire simple de deux amoureux séparés, c'est sans compter sur la plume très forte, ironique et totalement dénuée de mièvrerie de l'auteur.